L'oeuvre de la quinzaine

LES FEMMES & TARANTINO, article de Luca Brissonet, 2de CAV (Cinéma Audiovisuel)

Par FREDERIQUE ASTOUBE, publié le mercredi 5 mai 2021 17:22 - Mis à jour le jeudi 6 mai 2021 08:53
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Photogramme : Uma Thurman dans Kill Bill, de Tarantino, 2003.

     La femme occupe une place très importante dans le cinéma de Quentin Tarantino. Le réalisateur ne cache pas son attirance pour cette dernière, il lui a consacré de nombreux films, dont un en particulier : Kill Bill.

Déesses de beauté

Kill Bill n'est plus seulement le film de femmes fortes dans la filmographie du réalisateur américain, il est aussi un classique du film de genre, quel que soit ce dernier, de la série B japonaise aux westerns californiens. Beatrix Kiddo, héroïne mythique au Katana ( sabre) de Kill Bill est une égérie mondiale, et sa tenue jaune est cultissime ( reprise par exemple dans le clip de la chanteuse Angèle : La Thune ).

Kiddo rassemble la forme de personnage féminin la plus représentée chez Tarantino. Alliance céleste de la beauté et de la violence, une blonde fatale dans un monde gangrené par la pourriture.

On pourrait citer Elle Driver ( Kill Bill ), Jackie Brown ( Jackie Brown ), Shosanna Dreyfus ( Inglorious Bastards ) ou encore Alabama Whitman ( True romance ), comme exemple de cette représentation de la femme violente, presque trash. Quand Shosanna Dreyfus se maquille et se fait belle, pour ensuite faire brûler un cinéma et tirer sur un homme, ou quand la belle Elle Driver, se fait crever l'oeil, sont des exemples de scènes ou deux visions contraires de la femme sont données. Ces femmes telles qu'elles sont représentées semblent avoir droit de vie ou de mort sur les autres. On en revient à une logique enfantine, comme une fille qui « brise le cœur » des garçons en refusant toute avance de leur part.  

Rebelote dans le dernier film de Tarantino, Once Upon a Time in Hollywood, où Sharon Tate prononce la phrase très significative : « Faites le monter ». Elle donne son aval, son accord, sans quoi Rick Dalton ne pourrait pas emprunter l'escalier, faute de l'accord de la reine blonde. Le côté reine est important dans Once Upon … in Hollywood.  Sharon Tate fait vraiment office de princesse, presque de déesse, elle passe du cinéma aux soirées, semble tout le temps heureuse. C'est une déesse « olympienne ». Beatrix Kiddo serait elle aussi une déesse, mais vengeresse. Nous avons ce côté mystique et divin avec la culture polythéiste des Japonais. Kiddo serait une sorte de Nemesis asiatique.

Kill Bill est un film très féministe, très critique envers la direction masculine. Les femmes prennent littéralement la place des hommes. Le choix d’avoir une femme dans le rôle de Kiddo est inédit, comme celui de placer O-Ren Ishii en chef de gang yakusas.  La voix off retraçant la vie de cette dernière nous conforte d’aillleurs dans cette idée, expliquant clairement que le haut grade de O-Ren dans l'organisation criminelle était novateur. On peut aussi relever que la classe dirigeante masculine est la cible grâce au titre, Kill Bill, qui laisse deviner que le but est de tuer Bill, directeur de l’opération meurtrière visant Kiddo.

Kill Bill est et restera l'évenement déclencheur ( ou accélérateur ) de tous les films d'action avec pour personnage principal une héroïne « badass ». L’équivalent littéraire de Kill Bill serait la saga « Hunger Games », ou « Divergente ». [...]

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