L'oeuvre de la quinzaine

Une artiste contemporaine, une oeuvre : Cécile Desserle, Emergence

Par FREDERIQUE ASTOUBE, publié le mercredi 30 septembre 2020 18:03 - Mis à jour le mardi 13 octobre 2020 19:09
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Présentation par Ozanne Quéré, 1ère G1, spécialité Hida, à partir d'une interview de l'artiste

Cécile Desserle, EMERGENCE, 2020, huile sur toile, 100X100 cm, Galerie d’art Carré d’artistes, Saint Germain (6ème) Paris.

 

Cécile Desserle est une artiste peintre née en 1971 à Avignon. Elle grandit dans une famille d’artistes. A l’âge de 6 ans, une femme lui prédit qu’elle serait aveugle. L’enfant prend au sérieux ces mots et n’en parle à personne mais commence alors à dessiner absolument tout ce qu’elle voit autour d’elle, puis se met à dessiner les yeux fermés, comme pour prendre une certaine habitude. L’art prend très vite une grande place dans sa vie. Plus tard, elle suit une formation à la Sorbonne et aux Beaux Arts et devient enseignante d’Arts plastiques. Depuis une vingtaine d’années, elle expose dans diverses galeries d’arts et a collaboré notamment avec le cinéaste Abdellatif Kéchiche (certaines de ses œuvres sont présentes dans le film La vie d’Adèle Palme d’or du festival de Cannes 2013).

 

Cécile Desserle dit être « une femme qui peint des femmes ».

Elle procède souvent de la même manière. Chaque œuvre est peinte à partir d’un modèle vivant pris en photo et mis en scène. L’artiste crée un personnage spécial pour son modèle qui, lui, se doit de devenir le personnage et d’agir comme tel. Elle travaille également en musique, ce qui donne d’autant plus de fluidité au sujet. Elle utilise plusieurs matériaux, aérosol, encre de chine, brou de noix (colorant naturel extrait de l'écorce de la noix) mais ses œuvres sont principalement des huiles sur toiles et du fusain.

 

EMERGENCE est un tableau exécuté d’une manière particulière, le shooting photo s’est passé dans l’eau, ce que nous pouvons deviner en regardant sur la gauche de la toile. En réalité la photo a été prise à l’horizontale mais Cécile Desserle a choisi de peindre cette femme à la verticale, comme dans toutes ses œuvres, qu’elle qualifie de « jets » de peinture.

Elle décrit elle-même ce tableau en disant qu’il dégage une certaine énergie, ce qui est très important pour elle. Elle parle de l’émergence comme d’une façon de se dégager d’un lieu où on voudrait nous enfoncer, ce qu’elle relie à une certaine peur de la mort qui est la sienne.

 

Le titre de la peinture est donc significatif : l’eau symboliserait l’endroit où l’on pourrait nous enfoncer mais l’énergie vitale et la force de l’eau font remonter le personnage à la surface.

 

Ozanne Quéré, 1ère G1

(Propos de l’artiste recueillis lors d’un entretien téléphonique. Remerciements à Cécile Desserle)