Parvana
Parvana, une enfance en Afghanistan ou
L’animation aux services du feminisme
“Les films d’animation c’est pour les enfants” vous avez surement déjà entendu cette phrase de la part d’une quelconque personne. Elle n’a jamais vu Persepolis, Valse avec Bachir ou Parvana
Film d’animation réalisé par Nora Twoney et coproduit par Angelina Jolie, figure emblématique du mouvement féministe. Parvana a reçu le prix spécial du jury lors du festival d’Annecy. Il faut dire que ce film inspiré du roman canadien Le voyage de Parvana (2003, Hachette) de Deborah Ellis, féministe qui a interviewé plusieurs Afghanes, est un véritable discours pour la cause humaine et plus particulièrement la cause féminine.
Parvana est une jeune Afghane qui passe ses journées au côté de son père qui sur la place du marché de Kaboul vend ses services de lecteur et d’écrivain. Jusqu’au jour où il est emprisonné par les talibans. Pour faire vivre sa famille, Parvana se grime en un garçon en se coupant les cheveux et en reprenant les vêtements de son défunt frère tout en allant travailler ; pendant ce temps sous le nom d’Aatish elle cherche à faire libérer son père.
L’histoire et le contexte ne sont pas sans rappeler la véritable histoire de Malala, jeune pakistanaise qui fut prise pour cible par les talibans en 2012 alors qu’elle milite pour le droit des femmes d’aller à l’école.
Alliant animation traditionnelle par ordinateur et animation 2D, le film dévoile le quotidien de millions d’Afghanes forcées de rester cloîtrées chez elles, parfois mariées de force ainsi que les dangers de l’Islamisme radical. Parvana cherche la liberté et à libérer son père et sa famille de cet enfer, une liberté qu’elle n’atteindra pas ou que partiellement à la fin du film. Cependant la jeune fille s’octroie à elle et son entourage quelque moment d’évasion lorsqu’en marchant sur les traces de son père, conte l’histoire d’un jeune garçon qui pour sauver son village part affronter un roi éléphant.
Cette petite histoire racontée en parallèle est évidemment un miroir à l’aventure de Parvana.
Les personnages au dessin lisse et aux couleurs unies contrastent fortement avec le beige nuancé de la ville de Kaboul, et si les décors sont parfois sombres on ne pourra que remarquer les couleurs que portent les “gentils” qui sont plus vives.
On retiendra l’une des scènes finales : La fin du conte du jeune garçon marquant à la fois la fin du voyage de Parvana mais aussi son début en expliquant comment son grand-frère a perdu la vie.
Parvana est une ode à l’humanisme et à la liberté, que vous ayez 7 ou 77 ans c’est un film merveilleux que nous ne pouvons que recommander.
Texte de Gaelan CRAMPE en 1L2